La situation pandémique a contraint à imaginer de nouvelles formes d’échanges. Mais à toute chose malheur est bon. Les temps de travail, sous forme de visioconférences, moins consommatrices de temps de trajets pour des rencontres, ont été plus fréquents que jamais. Si rien ne remplace le contact direct, 2020 a permis d’instituer des réunions hebdomadaires du bureau, enrichissant le partage des difficultés locales et des pistes de solutions.
L'édito
Année exceptionnelle à bien des égards, 2020 a été marquée par trois événements qui n’ont en rien freiné l’activité de Ville & Banlieue.
Ni la pandémie de coronavirus, ni le renouvellement des conseils municipaux, ni les changements intervenus à la tête du gouvernement et du ministère en charge de la Ville, n’ont en effet ralenti l’exercice des missions que l’association s’assigne depuis plus de trois décennies : s’appuyer sur l’expertise d’élus impliqués, sur le partage de leurs expériences en réponse aux besoins des six millions d’habitants des quartiers urbains vulnérables, pour plaider auprès des institutions publiques, et notamment l’État, afin que des solutions soient apportées dans les territoires et que la promesse républicaine d’égalité et de solidarité s’y exerce au mieux, malgré l’aggravation constante des réalités sociales et économiques qu’y vivent les résidents comme les collectivités.
2020 a ainsi connu deux présidents sans que sa dynamique associative ne soit ralentie. À la suite des élections municipales de juin, Thierry Falconnet, maire de Chenôve (Côte d’Or) et vice-président de la métropole de Dijon, a succédé à Marc Vuillemot, ancien maire de La Seyne-sur-Mer (Var) et vice-président de la métropole toulonnaise. Tandis que des communes et intercommunalités, dont certaines d’importance, ont adhéré à Ville & Banlieue – et qu’une poignée l’ont abandonnée –, des élus locaux de toutes sensibilités politiques ont rejoint le conseil d’administration et le bureau qui se sont étoffés et féminisés, s’engageant dans le travail commun malgré l’étrange contexte de coopération à distance imposé par l’épidémie.
Nommée par le nouveau chef du gouvernement ministre déléguée chargée de la Ville au lendemain de l’installation des nouveaux conseils municipaux, Nadia Hai a succédé à Julien Denormandie appelé à la tête du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, avec lequel l’association a établi des relations dont la permanence, la simplicité, la sincérité et l’efficience ont été rares dans l’histoire des rapports entre Ville & Banlieue, porteuse des visions et enjeux des territoires, et son principal interlocuteur au sein du gouvernement.
La situation pandémique a contraint à imaginer de nouvelles formes d’échanges. Mais à toute chose malheur est bon. Les temps de travail, sous forme de visioconférences, moins consommatrices de temps de trajets pour des rencontres, ont été plus fréquents que jamais. Si rien ne remplace le contact direct, 2020 a permis d’instituer des réunions hebdomadaires du bureau, enrichissant le partage des difficultés locales et des pistes de solutions. Et, dans la période du premier confinement, les conférences via Internet au même rythme inédit d’une par semaine entre l’association et le ministre et son cabinet ont permis d’aider le gouvernement à la connaissance et l’objectivation des graves problèmes spécifiques aux habitants des quartiers prioritaires en période de crise sanitaire et de faire avancer des solutions particulières, même si les arbitrages budgétaires n’ont pas répondu à l’enjeu central des moyens octroyés par l’État aux villes aux territoires fragiles, qui demeurent plus que jamais en-deça des besoins.
C’est ainsi que, malgré des circonstances sanitaires et sociales exceptionnelles, des propositions de Ville & Banlieue ont retenu l’attention du gouvernement : colos apprenantes, quartiers d’été, extension des programmes de Micro-folies, cités éducatives, etc. Mais l’État est demeuré sourd aux exigences de discrimination budgétaire positive telles que la dotation de surcharge scolaire ou l’amélioration des dotations de solidarité urbaine ou de politique de la ville.
Dans ce contexte, 2020 s’est achevée avec l’engagement d’un effort de coordination entre associations de collectivités où Ville & Banlieue s’implique avec détermination pour que 2021, année précédant les élections nationales, soit celle de propositions fortes à porter solidairement en direction des candidats comme l’association le fait depuis trois échéances présidentielles et législatives.